Magnanerie du mas Castagnère en Cévennes

Le 07/04/2019

Dans une exploitation agricole, la magnanerie est le bâtiment destiné à la sériciculture, c’est à dire l'élevage du ver à soie. La magnanerie du mas Castagnère en Cévennes a été construite en 1828.

Castagnere magnanerie vers a soie

La sériciculture c'est l'élevage du vers à soie

Soutenue par l'Etat la sériciculture s'est développée dans les Cévennes à partir du XVIème siècle grâce à Olivier de Serres à partir de sa ferme modèle du Pradel en Ardèche. Mais c'est le gel des châtaigniers lors de l'hiver 1709 qui a décidé de nombreux exploitants à planter des mûriers (la nourriture des vers à soie, 1300 kg de feuilles sont nécessaires pour assurer la production de 25 à 30 grammes de graines de vers à soie ). La production atteindra sont apogée dans les années 1850 avant de décroitre régulièrement à cause de maladies (la pébrine notamment qui sera étudiée par Louis Pasteur et contre laquelle il développera des techniques de production de graines saines), mais également la concurrence des fibres synthétiques, le développement de cultures plus rémunératrices (vigne, fruits et légumes...) et l'ouverture du canal de Suez qui facilitera la concurrence étrangère.

La sériciculture

Vers à soie sur sa feuille de mûrier

Elevé depuis plus de 4000 ans, le ver à soie (Bombyx mori) est en fait la chenille du bombyx du mûrier blanc (Morus Alba).  Le ver à soie ne vit que sur le mûrier blanc et consomme en priorité les feuilles du printemps, d'où la nécessité d'un climat à hiver tiède - climat de mousson ou méditerranéen. Pour sa croissance, le vers à soie a besoin d'humidité et d'une température ambiante de 20 à 25 °C. Deux solutions : élever le ver à la température de l'air (Asie chaude) ou utiliser des chambres chauffées (au Japon, en Europe ; les magnaneries en France). Le ramassage des feuilles et le traitement des cocons nécessitent une main-d'œuvre abondante et bon marché.

Un peu d’histoire

  • 3000 av. JC : Début de l’élevage du ver à soie en Chine
  • XIIème siècle : L’élevage du ver à soie débute en Cévennes avec l’arrivée d’œufs de bombyx et de plants de mûrier noir de Perse ramenés par les Croisés
  • XVIème siècle : Les magnaneries se développent en France grâce à Olivier de Serres à partir de sa ferme modèle en Ardèche, le Domaine du Pradel. Il introduira la culture du mûrier, et obtiendra à la fin du règne d'Henri IV la plantation de 4 millions de mûriers en Ardèche, Dauphiné et Cévennes.
  • 1709 : Gel des châtaigniers dans les Cévennes et des oliviers en Provence, les agriculteurs, soutenus par des primes à la plantation, s’orientent vers la sériciculture.

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  • 1760 - 1780 : La production de cocons s'élève à environ 7000 tonnes par an
  • 1853 : Production record de 26.000 tonnes de cocons dans l’année, cette progression se fait au détriment des exigences sanitaires.
  • 1856 : La production de cocons tombe en  à 7.500 tonnes de cocons
  • 1865 – 1870 : Louis Pasteur étudie dans les Cévennes (Gard et Ardèche), deux maladies : la pébrine et la flacherie. Il propose une méthode de prophylaxie et publie un livre intitulé « Étude sur la maladie des vers à soie ».
    Suite à ces travaux la production se stabilise entre 8 000 et 10 000 tonnes de cocons. D’autres facteurs expliquent la stagnation de la production : résistance de la flacherie, ouverture du canal de Suez facilitant la concurrence étrangère, développement dans le midi de cultures plus rémunératrices (fruits et légumes dans les plaines et vignes sur les coteaux) et apparition des fibres synthétiques.
  • 1891 : La sériciculture est à l'origine du confetti en papier. L'élevage du ver à soie utilisait des feuilles de papier perforé de petits trous ronds. Les chutes sont utilisées, comme projectiles, dans un bal masqué donné à l'occasion du Carnaval de Paris.
  • Après la guerre de 1914-1918, la production se stabilise entre 3 000 et 4 000 tonnes de cocons, puis à compter de 1924 continue à décroître jusqu'à 500 tonnes.
  • Pendant la seconde guerre mondiale, un bref renouveau s'est manifesté pour la fabrication des parachutes.
  • Actuellement, l'élevage du ver à soie pour la production du fil de soie ne se fait plus en France.

A savoir :

  • Les œufs du ver à soie s'appellent "la graine"
  • Au cours de sa vie qui dure environ 30 jours, le ver à soie change 4 fois de peau (mues) et multiplie son poids par 10000
  • Pour 1 once de graines (25 à 30 g) il faut environ 1300 kg de feuilles de mûrier
  • Déroulé, un cocon donne jusqu'à 1500 mètres de fil de soie
  • Un kilo de cocons donne 200 g de fil de soie

La sériciculture dans les Cévennes en images

Visuels Gite Castagnère en Cévennes et images glanées sur le web.
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